Archives de l’auteur : Matthieu Saladin

L’écart toutes choses égales par ailleurs

2019

L’écart toutes choses égales par ailleurs (The gap all else being equal) is deployed throughout the exhibition space at the BBB art centre by means of a 10.5% reduction in lighting. This percentage corresponds to the wage gap consisting of “pure and simple discrimination” between men and women established by a Dares (French national Directorate for Research, Studies and Statistics) survey carried out for the Ministry of Labour in 2015. The index is calculated on the basis of “identical observable characteristics of employees and job positions within professional groupings”. The manipulation of the lighting in the art centre is imperceptible but omnipresent. It conditions the perception of spaces and anything/anyone present there.

L’écart toutes choses égales par ailleurs régit l’ensemble de l’espace d’exposition du BBB centre d’art en diminuant son éclairage de 10,5 %. Ce taux correspond à l’écart de salaire relevant d’une « discrimination pure » entre les hommes et les femmes établi par une enquête de la Dares effectuée pour le Ministère du travail en 2015. Cet indice est calculé sur la base de « caractéristiques observables identiques des salariés et des postes de travail au sein des familles professionnelles ». La manipulation de l’éclairage du centre d’art reste imperceptible mais omniprésente. Elle conditionne la perception des espaces et de toute présence s’y trouvant.

Matthieu Saladin, L’écart toutes choses égales par ailleurs, 2019. Production : BBB centre d’art, Toulouse. Vue de l’exposition «Temps partiels II. Flextime » au BBB centre d’art, 2019. Curateur & crédit photo : Émile Ouroumov.

Une journée de travail

2019

Une journée de travail (A working day) is part of the Partitions de travail (scores for work) series which brings together a set of musical scores for workers, each dealing with a specific aspect of the relationships of individuation operating in the world of work. It takes as a starting point a text by Gabriel Gauny on variations of the perception of the duration of work depending on desire. 
For its incarnation at the BBB art centre in Toulouse, the work is presented to visitors in the form of a frieze and 12 notebooks. The frieze, which is pinned to the wall, displays “typical” working weeks of members of the art centre team. The pins mark the date on which employees are to follow the score set out for them: a day on which the person is brought to carry out all activities as slowly as possible.

Prior to and after their allocated day, each employee individually transcribes the performance of the score in a notebook, so as to record their reflections, choices made and felt and the perception of time as experienced throughout this day. On the exhibition days on which the work is performed, visitors can observe the person performing it.

The graphic design for the frieze and the notebooks were produced by Huz & Bosshard

Une journée de travail s’inscrit dans la série Partitions de travail qui réunit un ensemble de partitions pour travailleur.euse.s traitant chacune d’un point précis des rapports d’individuation à l’oeuvre dans le monde du travail. Elle prend pour point de départ un texte de Gabriel Gauny sur les variations de la perception de la durée du travail selon le désir. 
Dans le cadre de son activation au BBB centre d’art, à Toulouse, l’œuvre se présente au visiteur sous la forme d’une frise et de 12 livrets. La frise punaisée au mur recense les semaines de travail « type » des membres de l’équipe du centre d’art. Chaque punaise indique la date d’activation de la partition par la.le salarié.e :  une journée durant laquelle la personne sera amenée à effectuer toute action
le plus lentement possible

L’interprétation de cette partition est retranscrite individuellement par chaque salarié.e dans un livret en amont et à l’issue de l’activation afin d’y rassembler réflexions, choix opérés, ressentis et perception du temps vécu tout au long de cette journée. Durant les jours d’ouverture de l’exposition où la pièce est activée, le visiteur peut venir observer la personne l’interprétant.

Le design graphique de la frise et des livrets a été réalisé par Huz & Bosshard

Matthieu Saladin, Une journée de travail, 2019. Graphisme : Huz & Bosshard. Production : BBB centre d’art, Toulouse. Vue de l’exposition «Temps partiels II. Flextime » au BBB centre d’art. Curateur & crédit photo : Émile Ouroumov.
Matthieu Saladin, Une journée de travail, 2019. Graphisme : Huz & Bosshard. Production : BBB centre d’art, Toulouse. Vue de l’exposition «Temps partiels II. Flextime » au BBB centre d’art. Curateur & crédit photo : Émile Ouroumov.

Les intérêts

2019

Animated images. Video screening and screensaver installed on the site’s computers.

Les intérêts (Interests) is presented in the form of two video sequences made up of statistical curves compiled on the Mirador site (a multinational observatory with a critical stance) representing variations in the dividend yield of 64 multinationals over a period of 30 years. An animated film, with a frequency of 12 frames/second, the minimum frequency at which the brain can detect movement (phi phenomenon), is screened in the exhibition space. The second animation is installed as a screensaver on the office computers of employees at the BBB art centre in Toulouse, with, this time, curves that appear one after another in a slower, more contemplative sequencing, at 12 Hz. This frequency corresponds to that of Alpha waves emitted by the brain when at rest. After a period of inaction, the screensaver is activated and intrudes on the art centre team’s working rhythm.

Images animées. Projection vidéo et écran de veille installé sur les ordinateurs du lieu.

Les intérêts se présente sous la forme de deux séquences vidéo composées de courbes statistiques collectées sur le site Mirador (Observatoire critique des multinationales) représentant l’évolution du taux de dividende de 64 multinationales sur une période de 30 ans. Une animation en 12 images/secondes, fréquence minimum pour que le cerveau perçoive un mouvement (effet phi), est diffusée dans l’espace d’exposition. La seconde animation est installée comme économiseur d’écran sur les ordinateurs de bureau des salarié.e.s du BBB centre d’art à Toulouse, avec cette fois des courbes qui s’enchainent dans un séquençage plus lent et contemplatif, à 12 Hz. Cette fréquence correspond à celle des ondes Alpha émises par le cerveau au repos. Après un temps d’inaction, cet écran de veille s’active et s’immisce ainsi dans le rythme de travail de l’équipe du centre d’art.

Matthieu Saladin, Les intérêts, 2019. Production : BBB centre d’art, Toulouse. Vue de l’exposition «Temps partiels II. Flextime » au BBB centre d’art, 2019. Curateur & crédit photo : Émile Ouroumov.
Matthieu Saladin, Les intérêts, 2019. Production : BBB centre d’art, Toulouse. Vue de l’exposition «Temps partiels II. Flextime » au BBB centre d’art, 2019. Curateur & crédit photo : Émile Ouroumov.

Rumeur #2 (les grèves)

2019

Rumeur #2 (les grèves) (Rumour #2 (the strikes)) is a protocol activated on request. The work is only mentioned on the exhibition room plan in which the work is presented. When a visitor requests its activation of one of the members of staff, a phrase is whispered in the visitor’s ear, one single time. The content of the phrase varies from day to day. For the Flextime exhibition at the BBB art centre, its content is determined by the presence or otherwise of an article with the word ‘grève’ (strike) in its title, published that day in La Dépêche du Midi.

Rumeur #2 (les grèves) est un protocole activé sur demande, simplement mentionné sur le plan de salle de l’exposition où est présentée l’œuvre. Lorsqu’un visiteur fait la demande de son activation à une personne travaillant dans le lieu d’exposition, une phrase lui est alors chuchotée à l’oreille, une seule et unique fois. Son contenu varie de jour en jour. Pour l’exposition Flextime au BBB centre d’art, ce contenu est déterminé par la présence ou non d’un article portant le mot « grève » dans son titre, publié le jour même dans La Dépêche du Midi.

La popularité des conflits

2019

La Popularité des conflits (The popularity of disputes) is the story of a red book that gradually loses its colour. It brings together one hundred opinion surveys published the day after demonstrations, strikes and industrial actions in various press publications. These surveys all gauge the sympathy of public opinion for a given dispute, showing in the form of a percentage, the presumed degree of popular support for the demonstration or protest, themselves already popular manifestations of opinion. The surveys are presented in order of popularity, the most popular first, the percentage of support displayed by the percentage of solid red colour on the corresponding page. 

The shade of red used for this book was taken from an engraving in the flyleaf of the first edition (1967) of Maurice Dommanget’s work, Histoire du drapeau rouge (history of the red flag).

La Popularité des conflits est l’histoire d’un livre rouge qui pâlit. Il réunit cent sondages d’opinion publiés au lendemain de manifestations, grèves et autres mouvements sociaux dans différents organes de presse. Ces sondages ont la particularité de mesurer la sympathie d’une population pour tel ou tel conflit, donnant à lire, sous la forme d’un pourcentage, le degré présumé d’adhésion populaire à la manifestation d’une protestation elle-même populaire. Les sondages sont présentés par ordre de popularité décroissant, le pourcentage de soutien devenant ici le pourcentage de couleur rouge de l’aplat correspondant. 

Le rouge ayant servi d’étalon pour ce livre provient, quant à lui, d’une gravure ornant la page de garde de la première édition (1967) de l’ouvrage de Maurice Dommanget, Histoire du drapeau rouge.

Éditions Incertain Sens, Rennes ; BBB Centre d’Art, Toulouse, 2019.
[208 pages], dos carré cousu collé, jaquette, offset une couleur, 14,8 × 9 cm. 
Graphisme : Huz & Bosshard 
Dépôt légal octobre 2019, ISBN 978-2-914291-89-7, 500 exemplaires, 8€.

Publié avec le soutien de la Région Bretagne et de l’EA 7472 PTAC (Pratiques et théories de l’art contemporain) de l’université Rennes 2, à l’occasion de l’exposition « Temps partiels II. Flextime » au BBB centre d’art.

Super 45

2019

Recording, turntable, amplification, speakers, EP and cover.

In January 1973, following the unexpected success of their first record, krautrock group Neu!, formed by Klaus Dinger and Michael Rother, rushed over to the Windrose-Dumont-Time studio in Hamburg, Germany, to record a new album. With the recording for the A-side practically finished, their label, Brain Records, told them that they had used up their production budget and had to leave the studio. As they only had half an album to present, the musicians filled the B-side with versions of the recordings of the two singles ‘Neuschnee’ and ‘Super’ that they remixed at different speeds. Financial constraints induce a pragmatism that, here, resulted in the experiment described above. A lack of time led the musicians to produce other temporalities, recycling tracks that had already been recorded. The new ‘Super’, then, was both slowed down so that it played at 16 rpm and sped up to 78 rpm, creating two radically different pieces. Super 45 is presented in the form of a 7-inch (45 rpm), on which the two versions of the piece ‘Super’ (78 rpm and 16 rpm) have been re-recorded at their initial speed (45 rpm) – an experiment that makes it impossible to revert to the original piece.

Enregistrement sonore, platine vinyle, amplification, haut-parleurs, 45 tours et pochette.

En janvier 1973, le groupe de krautrock Neu!, constitué de Klaus Dinger et Michael Rother, entre précipitamment au studio Windrose-Dumont-Time de Hambourg en Allemagne pour enregistrer un nouvel album, suite au succès inattendu de leur premier disque. Alors que l’enregistrement de la face A est pratiquement terminé, leur label, Brain Records, leur apprend qu’ils ont épuisé le budget de production et qu’ils doivent quitter les lieux. N’ayant qu’une moitié d’album à présenter, les musiciens construisent la face B en remixant à différentes vitesses les enregistrements des deux singles « Neuschnee » et « Super ». La contrainte économique conduit au pragmatisme, entendu ici à la faveur de l’expérimentation suscitée : le manque de temps amène les musiciens à produire d’autres temporalités, en recyclant les pistes déjà enregistrées. Ainsi le morceau « Super » est notamment ralenti pour une lecture à 16 tours/min et accéléré à 78 tours/min, donnant lieu à deux morceaux radicalement différents. Super 45 se présente sous la forme d’un 45 tours, où se trouvent réenregistrées les deux versions du morceau « Super » (78 tours/min et 16 tours/min) à leur vitesse initiale (45 tours/min) – expérience ne pouvant reconduire au morceau source.

Matthieu Saladin, Super 45, 2019. Production : BBB centre d’art, Toulouse. Vue de l’exposition «Temps partiels II. Flextime » au BBB centre d’art, 2019. Curateur & crédit photo : Émile Ouroumov.
Matthieu Saladin, Super 45, 2019. Production : BBB centre d’art, Toulouse. Vue de l’exposition «Temps partiels II. Flextime » au BBB centre d’art, 2019. Curateur & crédit photo : Émile Ouroumov.

« Organiser son temps professionnel » (module de formation nocturne)

2019

“Organiser son temps professionnel” (module de formation nocturne) (‘Organising your work time’ (nocturnal training module)) is a work based on a protocol touching on the activity of the BBB art centre resource platform, which aims to offer various training courses for artists. The day’s training entitled ‘Organising your work time’ was pushed back twelve hours. Initially scheduled between 9 am and 4:30 pm, it took place from 9 pm to 4:30 am, on the night preceding the exhibition. The record of this work is presented in the form of sheets of notes made by the participants according to two graphical codes that show, respectively, their perception of time and their fatigue during this night’s training.

« Organiser son temps professionnel » (module de formation nocturne) est une œuvre protocolaire touchant à l’activité de la plateforme ressource du BBB centre d’art, dont la spécificité est de proposer diverses formations pour artistes. La journée de formation intitulée « Organiser son temps professionnel » a été décalée de 12h : initialement prévue de 9h à 16h30, celle-ci s’est déroulée de 21h à 4h30, la nuit précédant l’ouverture de l’exposition. La mémoire de cette œuvre se présente sous forme de feuillets annotés par les participant.e.s, selon deux codes graphiques faisant respectivement état de leur perception du temps et de leur fatigue durant cette nuit de formation.

Matthieu Saladin, Organiser son temps professionnel (module de formation nocturne), 2019 (détail). Les supports (scénographie d’un mobilier de bureau), 2019. Production : BBB centre d’art, Toulouse. Vue de l’exposition «Temps partiels II. Flextime » au BBB centre d’art, 2019. Curateur & crédit photo : Émile Ouroumov.
Matthieu Saladin, Organiser son temps professionnel (module de formation nocturne), 2019. Les supports (scénographie d’un mobilier de bureau), 2019. Production : BBB centre d’art, Toulouse. Vue de l’exposition «Temps partiels II. Flextime » au BBB centre d’art, 2019. Curateur & crédit photo : Émile Ouroumov.

Précipités de lenteur

2019

Digital printing. 2 leafs, 80 x 600 mm, 250 copies. Design Huz & Bosshard.

Précipités de lenteur (Precipitates of slowness) is composed of two strips, “offcuts” of paper left at the disposal of visitors. Organised from A to D, like the sides of a vinyl record double album, an essay on the political economy of music, written for the Flextime exhibition, is reproduced in violet ink on these pages. Very small characters are used, implying an unhurried reading of the essay, which, through an analysis of various sound experiments carried out on deceleration, questions the ideology of speed governing today’s society. In the era of high frequency trading, the 24/7 lifestyle, the championing of mobility and the general acceleration of social change, these experiments constitute a critique in action, an attempt to delay or even a retreat from the imperatives to speed up. The essay can however be read differently: charting a course through these musical references, it can also be understood as a paratext, referring more or less explicitly to various works in the exhibition.

Impression numérique. 2 feuillets, 80 x 600 mm, 250 exemplaires. Design Huz & Bosshard.

Précipités de lenteur se compose de deux bandelettes, des « chutes » de papier laissées à la disposition du public. Ordonnancées de A à D, comme les faces d’un double album vinyle, ces pages reproduisent en violet un essai d’économie politique de la musique, écrit pour l’exposition Flextime. Le texte, composé en très petits caractères de telle sorte qu’il implique une lecture qui prenne son temps, interroge l’idéologie de l’accélération qui gouverne aujourd’hui notre société, à travers l’analyse de diverses expérimentations sonores menées sur le ralentissement. À l’heure du trading à haute fréquence, de l’occupation 24/7 du temps de vie, de l’apologie de la mobilité et de l’augmentation généralisée du rythme des changements sociaux, ces expériences constituent autant de critiques en acte, de tentatives de temporisation, sinon de replis face aux impératifs de l’accélération. Ce texte peut toutefois être lu différemment : cheminant parmi ces références musicales, il constitue également un paratexte renvoyant de manière plus ou moins explicite à plusieurs œuvres de l’exposition.

Ce texte a également été publié dans le numéro 12 d’Audimat.

Matthieu Saladin, Précipités de lenteur, 2019. (Design graphique : Huz & Bosshard). Les supports (scénographie d’un mobilier de bureau), 2019 (détail). Production : BBB centre d’art, Toulouse.Vue de l’exposition «Temps partiels II. Flextime » au BBB centre d’art, 2019. Curateur & crédit photo : Émile Ouroumov.

Les supports (scénographie d’un mobilier de bureau)

2019

Materials, Mediums (office furniture scenography)

As part of the Temps partiels II. Flextime (Part time II. Flextime) exhibition, 12 pieces have been produced, one for each of the employees at the BBB art centre. Each work is associated with a piece of office furniture, selected by the employee. During the exhibition, this piece of furniture remains functional for the person using it, but is moved, along with its contents and is on display to visitors. Moving the object thus blurs the lines between the functionality of the object and its role as an element in an artwork. This scenographic protocol questions movements within the art centre itself, changing habits, spaces and the choreography of bodies at work.

Dans le cadre de l’exposition « Temps partiels II. Flextime », 12 pièces ont été produites, en écho au nombre de travailleurs au sein du BBB centre d’art. Chaque oeuvre est associée à un élément de mobilier de travail, proposé par chacun.e des salarié.e.s. Durant l’exposition, ce mobilier reste fonctionnel pour celui ou celle qui l’utilise, déplacé avec son contenu, révélé aux visiteurs. Ce déplacement crée ainsi un flou entre la fonctionnalité de l’objet et sa fonction de support pour oeuvre. Ce protocole scénographique questionne les déplacements au sein même du centre d’art, en modifiant les usages, les espaces et la chorégraphie des corps au travail.

Vue des expositions de Matthieu Saladin «Temps partiels II. Flextime » et Dominique Mathieu « Riposte » au BBB centre d’art, 2019. Curateur & crédit photo : Émile Ouroumov.
Matthieu Saladin, Les supports (scénographie d’un mobilier de bureau), 2019. Vue de l’exposition «Temps partiels II. Flextime » au BBB centre d’art, 2019. Curateur & crédit photo : Émile Ouroumov.
Vue des expositions de Matthieu Saladin «Temps partiels II. Flextime » et Dominique Mathieu « Riposte » au BBB centre d’art, 2019. Curateur & crédit photo : Émile Ouroumov.

Politique des transpositions

2019

Transposition politics. With Sirens, sound installation and performance.

The project Politique des transpositions was developed during an artist residency in La Becque, Switzerland, during the summer of 2019. Working on the tension between statistical representations of minorities and the characteristics of the sound device of the Swiss national alert, it took three forms:

A performance (September 12, 2019 at the Bourg, Lausanne): sonification of the statistics established by the population service of the municipality of Renens on the so-called foreign populations residing there; whispers by a group of performers hidden in the audience of sentences constructed from the national security instructions throughout the evening.

A graphic score: A1 poster made from statistics, country by country, of all the so-called foreign populations living in Renens.

A sound installation (censored): implementation of a multi-speakers device in the public space of the city of Renens aiming at playing for 1 minute, 10 times over a period of 3 months, the basic sound of the Swiss siren, each time transformed according to the statistics on the so-called foreign populations residing in the city. This installation, initially planned for the period September-December 2019 in the framework of a partnership between the city of Renens and the association Sonorama, was censored by the municipality.

Avec les Sirènes, installation sonore et performance.

Le projet Politique des transpositions a été développé à l’occasion d’une résidence d’artistes à La Becque, en Suisse, au cours de l’été 2019. Travaillant sur la mise en tension entre les représentations statistiques des minorités et les caractéristiques du dispositif sonore de l’alerte nationale suisse, il a pris trois formes :

Une performance (le 12 septembre 2019 au Bourg, Lausanne) : sonification des statistiques établies par le service de la population de la municipalité de la ville de Renens sur les populations dites étrangères y résidant ; chuchotements par un groupe de performer·euses dissimulé·es dans le public de phrases construites à partir des consignes nationales de sécurité tout au long de la soirée.

Une partition graphique : affiche de format A1 réalisée à partir des statistiques, pays par pays, de l’ensemble des populations dites étrangères résidant à Renens.

Une installation sonore (censurée) : mise en place d’un dispositif de diffusion dans l’espace public de la ville de Renens visant à émettre durant 1 minute, à 10 reprises sur une période de 3 mois, le motif de base de la sirène suisse, à chaque fois transformé en fonction de statistiques sur les populations dites étrangères résidant dans la ville. Cette installation, initialement prévue pour la période septembre-décembre 2019 dans le cadre d’un partenariat entre la ville de Renens et l’association Sonorama, sera censurée par la municipalité.