Les eaux dormantes (Still waters) are ephemeral protocol installations in the form of water puddles, realized both outdoors (on parking lots, sports fields or vacant lots) or indoors. They consist in pouring on the ground a quantity of water determined by a social, economic or demographic quantification, at a rate of one metric drip (whose volume equals 0.050 ml) per unit. Here the number of prisoners in France in 2020.
Les eaux dormantes sont des installations protocolaires éphémères sous forme de flaques d’eau, réalisées aussi bien à l’extérieur (sur des parkings, des aires de sport ou des terrains vagues) qu’en intérieur. Elles consistent à verser sur le sol une quantité d’eau déterminée par une quantification sociale, économique ou démographique, à raison d’une goutte métrique (dont le volume égale 0,050 ml) par unité.Ici le nombre de détenus en France en 2021.
Les eaux dormantes (Still waters) are ephemeral protocol installations in the form of water puddles, realized both outdoors (on parking lots, sports fields or vacant lots) or indoors. They consist in pouring on the ground a quantity of water determined by a social, economic or demographic quantification, at a rate of one metric drip (whose volume equals 0.050 ml) per unit. Here the number of artists counted by Insee in 2020.
Les eaux dormantes sont des installations protocolaires éphémères sous forme de flaques d’eau, réalisées aussi bien à l’extérieur (sur des parkings, des aires de sport ou des terrains vagues) qu’en intérieur. Elles consistent à verser sur le sol une quantité d’eau déterminée par une quantification sociale, économique ou démographique, à raison d’une goutte métrique (dont le volume égale 0,050 ml) par unité.Ici le nombre d’artistes recensés par l’Insee en 2020.
Each year, the Ministry of Culture publishes the key figures of cultural employment. Based on INSEE statistics, they include the number of artists (all disciplines combined) registered on the labor market. Thus, according to the data available in 2021, the number of people in the arts professions increased by 12,205 in one year, or an average of about 33 new artists per day.
The installation Leak (Fuite)is, as the name suggests, a leak of water, slowly dripping, at a rate of 33 drops per day, from the ceiling of the space where it is on display. The device itself is hidden in the ceiling or the ventilation system. Drop after drop, this leak patiently forms a puddle on the floor that spreads and evaporates.
Chaque année, le ministère de la Culture publie les chiffres clés de l’emploi culturel. Basés sur les statistiques de l’Insee, on y retrouve notamment le référencement du nombre d’artistes (toutes disciplines confondues) inscrit·es sur le marché du travail. Ainsi, selon les données disponibles en 2021, l’effectif des professions artistiques a augmenté en un an de 12 205 personnes, soit en moyenne environ 33 nouveaux artistes par jour.
L’installation Fuite est, comme son nom l’indique, une fuite d’eau, qui goutte lentement, à raison de 33 gouttes par jour, du plafond de l’espace où elle est exposée. Le dispostif lui-même est dissimulé dans le faux-plafond ou le conduit d’aération. Goutte après goutte, cette fuite forme patiemment au sol une flaque d’eau qui se répand et s’évapore.
Posters (120 x 80 cm), digital silk-screening printing, display protocol.
Le nombre du besoin (The number of necessity) is a countdown. Each day, a new poster is presented. It presents the issues and the course of a strike that took place in the history of capitalism and whose duration corresponds to the number of days remaining in the exhibition where the piece is activated. For its first activation at the BBB art center in Toulouse in 2019, the exhibition lasts 106 days. Thus, on the evening of the opening, a poster is displayed relating a strike that lasted 106 days, the next day a poster on a strike that lasted 105 days, etc., until the last day of the exhibition, with a strike that lasted 1 day.
On this occasion, the posters are presented, one by one, outside on a signage pillar, Fût, devised by designer Dominique Mathieu. Each day, the new poster is pasted on top of the previous day’s.
The duo Huz & Bosshard provided the graphical conception for the posters, choosing a format, layout of the content, typography and colour scheme using the seven colours of the rainbow designed to facilitate the legibility of the texts from the street, at the same time as adopting certain conventions for the posting of posters in public spaces.
Affiches (120 x 80 cm), sérigraphie numérique, protocole d’affichage.
Le nombre du besoin est un compte à rebours. Chaque jour, une nouvelle affiche est présentée. Elle retrace les enjeux et le déroulé d’une grève ayant eu lieu dans l’histoire du capitalisme et dont la durée correspond au nombre de jours restant de l’exposition où la pièce est activée. Pour sa première activation au BBB centre d’art à Toulouse en 2019, l’exposition dure 106 jours. Ainsi, le soir du vernissage, une affiche est placardée relatant une grève dont la durée a été de 106 jours, le lendemain une affiche sur une grève ayant duré 105 jours, etc., jusqu’au dernier jour de l’exposition, avec une grève ayant duré 1 journée.
À cette occasion, les affiches sont présentées, une à une, en extérieur sur la colonne signalétique Fût, conçue par le designer Dominique Mathieu. Chaque jour, la nouvelle affiche est collée par-dessus celle de la veille.
La conception graphique des affiches a été assurée par le duo Huz & Bosshard qui ont privilégié un format, une disposition du contenu, une typographie et un choix de 7 couleurs issues de l’arc-en-ciel, l’ensemble favorisant une grande lisibilité des textes depuis la rue, tout en reprenant certains codes de l’affichage dans l’espacepublic.
Horloge lestée (Weighted clock) is a piece in which an alteration is made to the mechanism of the clock in the BBB art centre training room in Toulouse. The building occupied by the art centre was previously a factory producing electric coil, a historical background that puts the clock within a context symbolising worker exploitation and the struggles and demands that were part of the genesis of the industrial era, the triumph of capitalism and the establishment of neoliberalism.
More precisely, Horloge lestée is an attempt to recreate a true case of manipulation of the clock at a flax spinning mill, aiming to “shorten” the sole break of 30 minutes in the 13-hour day worked at the mill by boys and girls who were barely in their teens. This case was cited in 1832 in an account given before the Committee on the. Bill to Regulate the Labour of Children in the Mills and Factories of the United Kingdom, quoted by the English historian Edward P. Thompson in Time, Work-discipline, and Industrial Capitalism: “Petty devices were used to shorten the dinner hour and to lengthen the day […] and [manufacturers]: want to nip every corner that they can, so that the bell will ring to leave off when it is half a minute past time, and they will have them in about two minutes before time … If the clock is as it used to be, the minute hand is at the weight, so that as soon as it passes the point of gravity, it drops three minutes all at once, so that it leaves them only twenty-seven minutes, instead of thirty.”
Horloge murale, plombs de pêche.
L’Horloge lestée consiste en une altération du mécanisme de l’horloge présente dans la salle de formation du BBB centre d’art, à Toulouse. Le bâtiment occupé par le centre d’art a auparavant été une usine de bobines électriques, une anecdote qui renvoie à l’histoire de l’horloge en tant qu’objet cristallisant l’exploitation patronale, les luttes et revendications ouvrières ayant accompagné la genèse de l’ère industrielle, le triomphe du capitalisme et l’accélération néolibérale.
Plus concrètement, Horloge lestée est une tentative de reconstitution d’un cas authentique de manipulation de l’horloge dans une filature à lin, visant à « compresser » les 30 minutes de l’unique pause de la journée de 13 heures des ouvriers garçons et filles à peine adolescents. Ce cas est cité en 1832 dans un témoignage devant la Commission de loi sur la régulation du travail des mineurs dans les moulins et usines du Royaume-Uni, repris par l’historien anglais Edward P. Thompson dans Temps, discipline du travail et capitalisme industriel : « Les employeurs recouraient à de sordides subterfuges pour écourter la pause du déjeuner et allonger la journée de travail […] ils cherchent à rogner sur tout ce qu’ils peuvent : la cloche annoncera la sortie trente secondes après l’heure, et le début du travail deux minutes avant l’heure… Si l’horloge est encore réglée comme elle l’était, l’aiguille des minutes est lestée, de sorte que dès qu’elle passe son point de gravité, elle tombe d’un coup de trois minutes, ce qui ne leur laisse plus que 27 minutes au lieu de 30. ” »
Audio player, headphones and audio cable falling from the ceiling.
Recording of the evaporation of 785 grammes of water, namely the average quantity of water that a body loses during an office working day, according to Carrier thermal balance statistics. Duration: 47’38 ».
Lecteur audio, casque et câble audio tombant du plafond.
Enregistrement de l’évaporation de 785 grammes d’eau, soit la quantité moyenne d’eau qu’un corps perd sur une journée de travail dans un bureau, selon les statistiques d’un bilan thermique Carrier.Durée 47 minutes et 38 secondes.
L’écart toutes choses égales par ailleurs (The gap all else being equal) is deployed throughout the exhibition space at the BBB art centre by means of a 10.5% reduction in lighting. This percentage corresponds to the wage gap consisting of “pure and simple discrimination” between men and women established by a Dares (French national Directorate for Research, Studies and Statistics) survey carried out for the Ministry of Labour in 2015. The index is calculated on the basis of “identical observable characteristics of employees and job positions within professional groupings”. The manipulation of the lighting in the art centre is imperceptible but omnipresent. It conditions the perception of spaces and anything/anyone present there.
L’écart toutes choses égales par ailleurs régit l’ensemble de l’espace d’exposition du BBB centre d’art en diminuant son éclairage de 10,5 %. Ce taux correspond à l’écart de salaire relevant d’une « discrimination pure » entre les hommes et les femmes établi par une enquête de la Dares effectuée pour le Ministère du travail en 2015. Cet indice est calculé sur la base de « caractéristiques observables identiques des salariés et des postes de travail au sein des familles professionnelles ». La manipulation de l’éclairage du centre d’art reste imperceptible mais omniprésente. Elle conditionne la perception des espaces et de toute présence s’y trouvant.
Une journée de travail (A working day) is part of the Partitions de travail (scores for work) series which brings together a set of musical scores for workers, each dealing with a specific aspect of the relationships of individuation operating in the world of work. It takes as a starting point a text by Gabriel Gauny on variations of the perception of the duration of work depending on desire. For its incarnation at the BBB art centre in Toulouse, the work is presented to visitors in the form of a frieze and 12 notebooks. The frieze, which is pinned to the wall, displays “typical” working weeks of members of the art centre team. The pins mark the date on which employees are to follow the score set out for them: a day on which the person is brought to carry out all activities as slowly as possible.
Prior to and after their allocated day, each employee individually transcribes the performance of the score in a notebook, so as to record their reflections, choices made and felt and the perception of time as experienced throughout this day. On the exhibition days on which the work is performed, visitors can observe the person performing it.
The graphic design for the frieze and the notebooks were produced by Huz & Bosshard
Une journée de travail s’inscrit dans la série Partitions de travail qui réunit un ensemble de partitions pour travailleur.euse.s traitant chacune d’un point précis des rapports d’individuation à l’oeuvre dans le monde du travail. Elle prend pour point de départ un texte de Gabriel Gauny sur les variations de la perception de la durée du travail selon le désir. Dans le cadre de son activation au BBB centre d’art, à Toulouse, l’œuvre se présente au visiteur sous la forme d’une frise et de 12 livrets. La frise punaisée au mur recense les semaines de travail « type » des membres de l’équipe du centre d’art. Chaque punaise indique la date d’activation de la partition par la.le salarié.e : une journée durant laquelle la personne sera amenée à effectuer toute action le plus lentement possible.
L’interprétation de cette partition est retranscrite individuellement par chaque salarié.e dans un livret en amont et à l’issue de l’activation afin d’y rassembler réflexions, choix opérés, ressentis et perception du temps vécu tout au long de cette journée. Durant les jours d’ouverture de l’exposition où la pièce est activée, le visiteur peut venir observer la personne l’interprétant.
Le design graphique de la frise et des livrets a été réalisé par Huz & Bosshard
Animated images. Video screening and screensaver installed on the site’s computers.
Les intérêts (Interests) is presented in the form of two video sequences made up of statistical curves compiled on the Mirador site (a multinational observatory with a critical stance) representing variations in the dividend yield of 64 multinationals over a period of 30 years. An animated film, with a frequency of 12 frames/second, the minimum frequency at which the brain can detect movement (phi phenomenon), is screened in the exhibition space. The second animation is installed as a screensaver on the office computers of employees at the BBB art centre in Toulouse, with, this time, curves that appear one after another in a slower, more contemplative sequencing, at 12 Hz. This frequency corresponds to that of Alpha waves emitted by the brain when at rest. After a period of inaction, the screensaver is activated and intrudes on the art centre team’s working rhythm.
Images animées. Projection vidéo et écran de veille installé sur les ordinateurs du lieu.
Les intérêts se présente sous la forme de deux séquences vidéo composées de courbes statistiques collectées sur le site Mirador (Observatoire critique des multinationales) représentant l’évolution du taux de dividende de 64 multinationales sur une période de 30 ans. Une animation en 12 images/secondes, fréquence minimum pour que le cerveau perçoive un mouvement (effet phi), est diffusée dans l’espace d’exposition. La seconde animation est installée comme économiseur d’écran sur les ordinateurs de bureau des salarié.e.s du BBB centre d’art à Toulouse, avec cette fois des courbes qui s’enchainent dans un séquençage plus lent et contemplatif, à 12 Hz. Cette fréquence correspond à celle des ondes Alpha émises par le cerveau au repos. Après un temps d’inaction, cet écran de veille s’active et s’immisce ainsi dans le rythme de travail de l’équipe du centre d’art.
Rumeur #2 (les grèves) (Rumour #2 (the strikes)) is a protocol activated on request. The work is only mentioned on the exhibition room plan in which the work is presented. When a visitor requests its activation of one of the members of staff, a phrase is whispered in the visitor’s ear, one single time. The content of the phrase varies from day to day. For the Flextime exhibition at the BBB art centre, its content is determined by the presence or otherwise of an article with the word ‘grève’ (strike) in its title, published that day in La Dépêche du Midi.
Rumeur #2 (les grèves) est un protocole activé sur demande, simplement mentionné sur le plan de salle de l’exposition où est présentée l’œuvre. Lorsqu’un visiteur fait la demande de son activation à une personne travaillant dans le lieu d’exposition, une phrase lui est alors chuchotée à l’oreille, une seule et unique fois. Son contenu varie de jour en jour. Pour l’exposition Flextime au BBB centre d’art, ce contenu est déterminé par la présence ou non d’un article portant le mot « grève » dans son titre, publié le jour même dans La Dépêche du Midi.