2022
Performance
In the context of the exhibition Une musique intérieure (Conduct, Language, Voice, Inner Ears) (February – April 2022 at Tabakalera, San Sebastian, Spain), where I presented the piece The gap all else being equal, the curator Pierre Bal-Blanc asked me to coordinate the activation of Alvin Lucier’s Chambers (1968), which he would also like to include in the exhibition. Chambers is a work that consists of « moving large and small resonant environments ». The piece invites us to listen to recordings of large resonant spaces (such as a stadium) in medium or small objects, considered as small resonant spaces (such as a teapot).
I accepted on the condition that I added a constraint other than acoustic in the choice of environments. My proposal wished to give to hear an imbrication of spaces, but also of functions, sites and positions, like so many chambers susceptible to enter in resonance. As Lucier underlines in this work, listening to an environment through another implies renewing one’s relationship to listening. It is not so much a question of listening to an object, a subject or an event, but a relation, to apprehend the listening itself as a relation attaching itself to « simple or complex » relations. The relations are here extended from acoustics to politics and economy. The spaces recorded are those of the headquarters and architectural buildings of the sponsorships of the Tabakalera art center. The small resonant spaces are personal objects that I asked each member of the art center’s executive board to entrust to me for the duration of the exhibition. Finally, the performance consisted of a procession in which the different people in charge of the art center each carried their object inside which the recording of one of the sites resonated, from their office to the exhibition space where the objects were then placed on the ground.
The project was prepared prior to the exhibition during a workshop with students, conducted with Xabier Erkizia. In view of its distance from the source score, the performance is renamed (After) Chambers.
Dans le cadre de l’exposition Une musique intérieure (Conduct, Language, Voice, Inner Ears) organisée entre février et avril 2022 à Tabakalera, à San Sebastian en Espagne, et où je présente la pièce L’écart toutes choses égales par ailleurs, le commissaire Pierre Bal-Blanc me propose de coordonner l’activation de Chambers (1968) d’Alvin Lucier qu’il souhaite également intégrer à l’exposition. Chambers est une œuvre consistant à « déplacer des environnements résonants de grandes et de petites tailles ». La pièce invite à écouter des enregistrements d’espaces résonants de taille importante (comme un stade) dans des objets de taille moyenne ou réduite, considérés comme de petits espaces résonants (comme une théière par exemple).
J’accepte à la condition d’ajouter une contrainte autre qu’acoustique dans le choix des environnements. Ma proposition souhaite donner à entendre une imbrication d’espaces, mais aussi de fonctions, de sites et de positions, comme autant de chambers susceptibles d’entrer en résonance. Comme le souligne Lucier dans cette œuvre, écouter un environnement à travers un autre implique de renouveler son rapport à l’écoute. Il ne s’agit plus tant d’écouter un objet, un sujet ou un événement, mais une relation, d’appréhender l’écoute elle-même comme une relation s’attachant à des relations « simples ou complexes ». Les relations sont ici étendues de l’acoustique à la politique et à l’économie. Les espaces enregistrés sont ainsi ceux des sièges sociaux et des bâtiments architecturaux des sponsors et tutelles du centre d’art Tabakalera. Les espaces résonants de petite taille sont quant à eux des objets personnels que je demande à chaque membre du bureau exécutif du centre d’art de me confier pour la durée de l’exposition. La performance consiste enfin en une procession où les différent·es responsables du centre d’art portent chacun·e leur objet à l’intérieur duquel résonne l’enregistrement d’un des sites, depuis leur bureau jusqu’à l’espace d’exposition où lesdits objets sont ensuite déposés au sol.
Le projet est préparé en amont de l’exposition dans le cadre d’un workshop mené avec Xabier Erkizia et des étudiant·es. Au regard de son écart avec la partition source, la performance est renommée (After) Chambers.